Vaux le Vicomte

Durée de la mise à disposition: 5 heures

Votre chauffeur vous fera voir l'un des plus beaux chateaux du XVII siècle construit par les artistes qui ensuite ont conçu Versailles

 

L'inspiration de Versailles

 

Théâtre d'une tragédie de l'Histoire et rendez-vous de tous les arts, Vaux le Vicomte présente aujourd'hui une visite inoubliable de plaisir, de culture et de fête.

Deux éléments de première grandeur confèrent à Vaux le Vicomte une réputation attachante.Vaux a été le théâtre tragique où Fouquet, ministre fidèle, a payé de la prison à vie les millions volés par d'autres, la jalousie des ambitieux et un peu trop de galanterie et de splendeur.Pendant dix ans sous la protection de Fouquet Vaux a aussi été le paradis des principaux artistes français : écrivains, poètes, peintres, sculpteurs se sont attachés à embellir Vaux avec le meilleur de leur talent.

Au début du XVIIe siècle, à l'est de Paris, entre les résidences royales de Vincennes et de Fontainebleau, un petit château se dresse au confluent de deux petites rivières. Ce fief noble s'appelle Vaux le Vicomte : l'histoire a enregistré son nom mais les Renommées ne l'ont pas encore fait retentir.

En 1641, un jeune parlementaire de 26 ans, Nicolas Fouquet, achète cette seigneurie.

Quinze ans plus tard va naître là un chef-d'œuvre unique : un château et un jardin, les plus beaux de France.

Cette réussite est l'œuvre du génie fraternel de trois hommes choisis par Fouquet : l'architecte Le Vau, le peintre-décorateur Le Brun et le jardinier-paysagiste Le Nôtre. L'art de vivre, l'esprit cultivé de Fouquet, leur commanditaire, inspirent leurs talents.

Ils ne sont pas les seuls ; le poète La Fontaine, Molière auteur et acteur, Madame de Sévigné, Pellisson, Scarron, constituent l'entourage de ce mécène des Lettres et des Arts.

C'est à Vaux le Vicomte que se déroulera l'une des plus belles fêtes du XVIIe siècle, chargée de raffinements, de beauté, d'éblouissements mais aussi de drame. Le Roi l'a souhaitée pour mieux tromper Fouquet dont il a décidé secrètement la mort. Fouquet est ivre du bonheur de mettre Vaux le Vicomte aux pieds du souverain qu'il a toujours servi fidèlement et il ne doute pas de mériter la fonction de premier ministre.

Quinze jours plus tard, Fouquet est arrêté. Il ne sortira plus jamais de prison.

Vaux le Vicomte reste debout : menacé ? abandonné ? Sa sauvegarde fut incarnée pendant trois siècles par des hommes et des femmes déterminés, parfois passionnés.

Aujourd'hui, Vaux le Vicomte, toujours resplendissant, incarne l'intelligence, le goût et l'indépendance de Nicolas Fouquet.

Ce fut une splendide journée d'été. Nicolas Fouquet et son épouse inauguraient Vaux le Vicomte en présence du Roi qui avait exprimé le désir d'en voir les derniers embellissements, de la Reine-Mère et d'une partie de la Cour.

Quand la chaleur du jour fut passée, précédés par leurs Majestés, les invités entrèrent dans le jardin et furent stupéfiés par la multitude des bassins et des jets d'eau, par les terrasses de gazon et de fleurs, par l'immensité des grottes, des cascades et par la plus belle perspective du monde. Au retour de la promenade, une collation fut servie au château, puis tous coururent au spectacle donné à la lisière des bois : le sujet en était "les Fâcheux", comédie ballet écrite et jouée par Molière. Le rideau tombé, un feu d'artifice fut tiré des Grottes, reflété dans le miroir d'eau du Grand Canal où nageait une pétaradante baleine géante. Au dernier feu, le Roi s'en revint vers le château lorsque, soudain, un millier de fusées s'échappèrent du dôme du logis, formant dans la nuit une voûte de feu.

Cette fête enchanteresse, sans précédent, qui fut le modèle des fêtes royales à venir, marquait apparemment l'apogée du Surintendant Fouquet ; celui-ci n'en doutait pas. Seul le roi savait (avec la Reine-Mère et Colbert), que le surintendant était à quelques heures de son élimination ; pour Louis XIV, les applaudissements de cette fête qui allaient à un autre que lui, cette demeure plus fastueuse que ses vieux palais, ce jardin magique, avaient constitué autant d'épreuves amères pour son amour-propre et renforcé sa volonté d'anéantir ce ministre. Il fut sur le point de faire arrêter Fouquet sur­le­champ : la Reine-Mère l'en dissuada.

Plus tard, Voltaire résuma ainsi cette fête célèbre : "le 17 août à 6 heures du soir, Fouquet était le roi de France : à 2 heures du matin, il n'était plus rien".

Nicolas Fouquet arrêté, condamné au cachot à vie, sa femme exilée, Vaux le Vicomte est mis sous scellés ; le Roi saisit, réquisitionne - parfois achète - : 120 tapisseries, tous les orangers, les statues etc. Il coûta 10 ans de patience à Madame Fouquet pour récupérer ce bien où elle se retira avec son fils aîné. Après la mort de son mari en 1680, elle perd aussi son fils ; aussi en 1705 elle se résout à mettre Vaux le Vicomte en vente.

C'est le plus grand chef militaire du Royaume, le Maréchal de Villars, Duc et Pair de France, qui s'en rend maître sans l'avoir visité. Ce militaire glorieux qui a conquis tous ses galons à la pointe de l'épée, le vainqueur de Denain, appréciait Vaux où il se délassait de ses campagnes militaires avec sa ravissante épouse.

En 1764, le fils du Maréchal vendit le domaine au Duc de Praslin, dont les descendants conservèrent la propriété pendant plus d'un siècle avant de la mettre en vente, après trente années d'abandon.

Le 6 Juillet 1875, un amateur averti, Monsieur Alfred Sommier, acheta Vaux le Vicomte, mis aux enchères publiques. Le château était vide ; une partie des dépendances en ruine, le célèbre jardin disparu. Un immense travail de restauration et de remeublement commençait. A la mort d'Alfred Sommier, en 1908, le château et le jardin avaient retrouvé leur aspect d'origine. Son fils, Edme Sommier, et sa belle-fille achevèrent son œuvre. Aujourd'hui ses descendants directs, Patrice et Cristina de Vogüé, poursuivent la sauvegarde de Vaux le Vicomte.

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